Mise à jour du 29/06/2021
Le Dewoitine P1 (1922) - Planeur rétro
DEWOITINE P.1 (1922)
Emile Dewoitine conçut ses premiers planeurs en s’inspirant des travaux du docteur Magnan qui, en collaboration avec Pierre Idrac dès 1913-1914, avait établi les principes de vol dynamique des oiseaux. Dewoitine adopta l’allure générale des « avions voiliers » dans l’esprit de tirer le meilleur parti de la composante verticale des rafales de vent. Il en retint plus particulièrement la configuration mono plane cantilever, la structure mono longeron et déformable du profil de la voilure. Au printemps 1921, Dewoitine imagina une aile à courbure et incidence variable pour laquelle il déposa en Belgique une demande de brevet. En l’absence de tout aileron, le gauchissement devait être assuré par un dispositif à cames commandé différentielle ment par le manche à balai et modifiant la courbure de l’intrados du tiers extrême de chaque aile. Elle présentait un dièdre nul au droit de la semelle supérieure du longeron. Son épaisseur relative variait de 18% à l’encastrement jusqu’à 7,5 % à la nervure marginale. Le mono longeron était un caisson de structure bois, disposé à 30% de la corde sur la totalité de l’envergure. Le bord d’attaque était rigidifié jusqu’au longeron par un revêtement de contreplaqué. Toute la partie de l’aile arrière du longeron était entoilée. La souplesse des extrémités permettait sous l’action de la commande de gauchissement, de vriller leur profil jusqu’à obtenir une variation de +30°de l’incidence en bout d’aile. Afin de faciliter le transport du planeur, chaque demi-aile pouvait être repliée le long du fuselage. Présentant au maître couple une section en forme de dodécagone inscrit. Le fuselage avait une longueur hors tout de 4,85 m. Sa structure consistait en couples de contreplaqué ajourés et reliés entre eux par quatre longerons principaux en tube de dural et huit lisses secondaires. Il était revêtu de toile enduite à l’exception de la pointe avant en contreplaqué.
Le poste de pilotage était situé au niveau du bord d’attaque de l’aile, au tiers avant du fuselage avec le siège placé de façon à ne laisser dépasser que la tête du pilote.
Le train d’atterrissage à essieu, pouvait être remplacé par deux patins genre « luge ».
L’empennage horizontal était du type monobloc.
L’ensemble pesait à vide 80kg. Ses 150kg en ordre de vol correspondaient à une charge alaire unitaire de 13kg/M2.
Deux planeurs Dewoitine participèrent au premier Congrès Expérimental de vol sans moteur qui se tint au Puy de Combegrasse (Puy de Dôme) du 6 au 20 août 1922 , sous l’égide de l’Association Française Aérienne et de l’Aéro-club d’Auvergne. Baptisé « Capitaine FERBER » le P1 fut inscrit tout d’abord sous le n°5 avant de porter finalement le N°41. Piloté par le Lieutenant Joseph Thoret, il fut retourné par le vent et légèrement endommagé le 13 août au départ de son premier essai. Remis en état, il se qualifia le 17 août avec un vol de 50 secondes alors que le minimum exigé n’était que de 10 seconde. Il fut rendu hors d’usage le même jour à la suite d’un nouveau départ défectueux du sommet de Combegrasse.
Voyons la maquette :
Celle-ci a été réalisée à l’échelle 1/ 1,4 menant à une envergure de 2,785 mètres et un maitre-couple imposant d’un diamètre de 250 m/m. La pièce maitresse du fuselage a été un tube d’alu de 10/12 m/m en son centre recevant les couples au nombre de 7 en CTP de 5m/m, ajourées au maximum. La pose de lisses en peuplier pour rigidifier l’ensemble et représentant à l’identique l’entoilage de fuselage du réel. La jonction aile –fuselage n’a pas été facile à réaliser car il fallait faire solide et puis il fallait faire un ensemble démontable pour le stockage et le transport. Le nez a été façonné dans un bloc de balsa puis évidé pour recevoir près de 400 grs de plomb pour le centrage. Dans ce gros fuselage, la place pour l’installation des servos, du récepteur et de la batterie a été sans problème, il y avait de la place. L’accessibilité se faisant par l’emplacement du pilote. Le train d’atterrissage a été réalisé en tube de laiton de diamètre 6mm avec des roues avec pneus de diamètre de 130 mm avec une béquille rigide à l’arrière du fuselage. La transmission des commandes de profondeur et de direction a été réalisées en tige de carbone de 1,5 de diamètre en aller et retour.
Les ailes démontables avec une clé ronde en carbone de 10 mm et une autre d’incidence de 6 mm. Celles-ci de forme trapézoïdale au bord d’attaque droit, ont reçu un longeron en pin en extrados et intrados ainsi que des âmes verticales. Le bord d’attaque a été coffré en 15/ 10ème balsa avec un renfort en baguettes sous celui-ci. Les nervures ont été taillées dans du balsa de 30/10ème au profil FX 60-126. Des ailerons ont été conçus pour cause de maniabilité car la maquette était prévue pour voler en pente. Car renseignements pris près d’autres maquettistes, le système de vrillage d’ailes comme le réel n’est pas du tout efficace en maniabilité. Donc 2 servos feront l’affaire.
L’empennage tout en structure. Stab à volet, démontable pour le transport. Dérive attenante au fuselage à volet. Un buste de pilote ancien est venu compléter le réalisme.
La maquette a été entoilée entièrement en ORATEX blanc. Celle-ci m’a demandé un an de réalisation depuis le début de recherche des documents, que j’ai eu grâce au Musée de l’Air d’Angers jusqu’au dernier coup de fer d’entoilage.
Celle-ci n’a pas encore volé et ne volera jamais car les rencontres de « RETROPLANE » n’existant plus, donc elle rejoindra le Musée d’Angers avec d’autres. Mon numéro de série personnelle est 146.
Caractéristiques
Envergure : 2,785 m Longueur HT : 1215 mm
Corde : 370-310-170 mm Maitre couple : 250 mm
Surface : 81,34 dm2 Poids : 3140 grs
Dièdre : 0° Charge dm2 : 38,60 grs
Profil : FX 60/126
Servos dérive et profondeur : Hitec HS 85 MG
Servos ailerons : Hitec HS 125 MG
Batterie : 4X2100 mA
