Planeur F3L : le RESCO de Kavan
Le projet
En automne 2021, voulant contribuer à l’émergence de la catégorie F3L en France, je montais un dossier de demande de subvention dans le but d’équiper quelques jeunes de mon club de planeurs adaptés à cette discipline pour participer à des concours.
Souhaitant équiper un maximum de jeunes je me mis à rechercher un kit permettant de rentrer dans mon budget serré et mon choix se porta sur le RESCO de Kavan distribué par Höllein.
Moins d’une semaine après avoir commandé, je reçois mes 3 RESCO : il ne reste plus qu’à se mettre au travail !
Le kit et la construction
Dans un premier temps, je souhaitais construire les planeurs au cours des séances d’atelier du mercredi après-midi au club avec les jeunes. Mais il s’est vite avéré que, malgré la qualité du kit où toutes les pièces sont prédécoupées avec précision, la construction en club avec des jeunes de 10 à 12 ans serait très compliquée et surtout très longue. J’ai donc fini par construire les RESCO chez moi ; l’entoilage étant confié à un collègue également formateur au club. La construction s’est étalée sur plusieurs mois mais un RESCO peut être construit en 1 semaine si on s’y consacre à plein temps …
Le kit est très complet, de bonne qualité, la notice explicite (mais en Anglais) et la construction ne pose pas trop de problèmes même si le premier exemplaire construit souffrait de quelques mauvaises interprétations de ma part (et aussi de quelques maladresses il faut bien le dire). Je reviendrai plus loin sur les points qui me semblent à améliorer …
Essais en vol
Le modèle terminé, équipé de 3 servos de 12,5 g chacun, d’une batterie de 4 éléments NiMh de type AAA et du plomb nécessaire au centrage de la notice sort à moins de 550 g. C’est très léger. Par comparaison, mon Mile, qui a certes subi quelques réparations, est à plus de 800 g !
La contrepartie c’est que c’est aussi très fragile et, contrairement à ce que j’envisageais, ce n’est pas à mettre dans les mains de débutants. Par contre un jeune de 10 ans bien dégrossi en pilotage de planeurs et qui a déjà quelques compétitions FF2000 à son actif l’a pris en main sans problème.
Les essais ont été fait avec un sandows adapté au F3L provenant également de chez Höllein. Le premier constat est que le manque de rigidité de l’ensemble rend le treuillage assez critique. La dérive d’abord et l’aile ensuite ne demandent qu’a entrer en fluttage si la vitesse de montée est trop élevée. La solution réside dans une position du crochet de treuillage assez arrière (5mm en avant du centre de gravité au maximum) et un lancé franc du planeur quasi vertical au départ pour éviter qu’il prenne trop de vitesse horizontale. En procédant ainsi, avec une force de traction initiale de 3kg environ (à moduler selon le vent), le planeur monte très bien et très doucement pour atteindre une altitude de largage de 80 à 100 m (non mesurée pour l’instant). Après le largage, la faible charge alaire aidant, la détection et la prise d’ascendances sont presque une formalité …
Mais attention à la prise de vitesse excessive : l’aile ne tardera pas à vous rappeler qu’elle ne demande qu’à flutter …
Conclusion et améliorations possibles
Même si la quête du poids minimum est essentiel en F3L, il me semble que les concessions faites à la rigidité de l’aile sont excessives sur ce modèle :
seul l’extrado du panneau central est coffré sur sa partie avant. Je pense que le planeur gagnerait beaucoup en coffrant également l’intrado du panneau central et les extrados des panneaux intermédiaires,
le collage des queues de nervures sur le bord de fuite est très fragile surtout s’il est fait à la cyano. La mise en œuvre de petits goussets triangulaires, qui a été testée sur un exemplaire dont l’aile avait les queues de nervures décollées suite à un fluttage, s’est révélée très bénéfique sur le plan de la rigidité de l’ensemble.
A l’inverse, les clefs d’aile en carbone de 10 x 5 mm sont très surdimensionnées au regard du reste de la machine. Il en découle une conception des boîtes à clef assez folklorique en contreplaqué de 0,5 mm ligaturé. Ça fonctionne mais c’est un peu pénible à assembler et cela occasionne des difficultés pour la mise en place des semelles de longeron. Tout cela pourrait être évité en diminuant la section des clefs d’ailes.
La suite … c’est de tester tout cela en concours … ce que nous n’avons pas pu faire encore malheureusement …